
A Kédougou, un Centre d’accueil, d’orientation et de réinsertion socioprofessionnelle accueille des mineurs à l’initiative de l’Ong la lumière. Selon Amady Boucar Thiam, un des responsables de l’encadrement, en tout 14 enfants, soit 13 garçons qui sont tous de la région de Kédougou et une fille d’origine malienne sont pensionnaires du centre. Ils ont fait entre 20 et 25 jours sur place.
Ils sont tous enregistrés dans un fichier et apprennent à travailler dans des ateliers suivant leur choix. Mais, tous les dimanches sont réservés aux activités ludiques. A l’en croire, C’est l’AEMO qui délivre les certificats de garde. Certains ont leurs parents à Kédougou, et pour ces derniers, le retour en famille est facile.
Un pensionnaire, L. C. explique: «j’étais dans les sites d’orpaillage où je vendais des bidons de 20 litres d’eau à 500 F Cfa l’unité. J’écoulais plus de 15 bidons par jour à l’aide d’un chariot. Je travaillais pour quelqu’un moyennant 2500 F Cfa par jour. C’est moi qui allais puiser l’eau à la pompe pour la revendre au niveau des sites d’orpaillage. Maintenant, je veux devenir soudeur et gagner beaucoup d’argent».
D’ailleurs, le projet d’assistance directe pour le retrait et la réinsertion des enfants dans les sites d’orpaillage de la région de Kédougou a déjà retiré 50 enfants de l’extraction artisanale de l’or. Il reste à identifier avec eux de meilleurs projets de vie, notamment le retour à l’école.
PLAN D’ACTION TRIENNAL – 210 millions F Cfa pour lutter contre la traite
Au niveau de la CEDEAO, un plan d’action a été élaboré. Selon Awa Ndour de la CNLTP, lorsque la Cellule a été mise sur pied, elle a revisité ce plan d’action qui existait déjà pour en identifier des activités prioritaires et en faire un plan d’action triennal. C’était en mars dernier. Le budget de ce plan d’action triennal est de 210 millions. C’est ce plan qui est en train d’être déroulé sur trois ans avec l’appui des partenaires comme le Bureau international du travail (BIT), l’ONUDC et l’UNICEF. Il y a également la cellule d’appui au Millénium chalenge account (MCA) qui accompagne la cellule dans ces activités, a-t-elle souligné.
Et de préciser que ce plan d’action national qui a été élaboré s’articule autour de quatre grands axes à savoir la prévention, le renforcement de capacités, l’assistance et la protection et le partenariat en raison du caractère transfrontalier de la traite. Et, «compte tenu du caractère transfrontalier de la traite, nous avons reçu récemment la NATIVE qui est une agence de lutte contre la traite des personnes basées en Gambie. Et nous avons prévu de travailler en partenariat avec cette agence». Le même partenariat sera noué avec des pays de la sous région. C’est à ce titre qu’une Commission de la Guinée-Bissau a été également reçue. Au Mali, il y a une Cellule de lutte dirigée par un magistrat, mais avec la situation d’instabilité de ce pays elle traine les pieds. Or le projet de l’ONUDC englobait déjà les deux pays. «C’est un projet signé par les ministères de la Justice du Sénégal et du Mali et notre pays est en train de le dérouler à son niveau», a-t-elle rappelé.